Satori a Parigi
Non so se succede anche agli altri abitanti di Parigi ma è una sensazione che provo spesso, soprattutto quando prendo la metro di sera : quella sensazione incredibile che non so chi incontrerò, non so cosa tengono in serbo per me le prossime ore … un chiaro sentore di andare incontro all’ignoto, di trovarmi su una nave affidandole la mia felicità.
E poi in metro ci sono anche le luci come alle sagre, e sulla metro è un pò come essere sugli autoscontri negli anni ’60.
In particolare il quartiere di Montparnasse ha sempre un’aria di fiera, ruote panoramiche, e autoscontri : saranno le luci dei cafés, le pizzerie, le insegne della metro, le ragazze vestite retrò, i neon di tutti i colori. Un pomeriggio sono salita sulla Tour di Montparnasse al 56° piano per un piccolo salone di libri : sembrava una crociera, con la moquette dappertutto e una vista pazzesca sulle strade perpendicolari della città. Una volta scesa, sono passata per il Jardin Atlantique sopra la stazione dei treni di Montparnasse, e davanti ai binari, mi ricordo che mi sono scheggiata un dente. Esco dalla stazione, è luglio, e la città mi pare anche Berlino.
In questo quartiere, ci passo a volte di mercoledì sera : è il giorno dei musei di fotografia gratis ! Due spazi espositivi aprono le porte gratuitamente, e sono la Maison Européenne de la Photographie (metro Saint Paul) e la Fondation Henri Cartier-Bresson (metro Gaité). L’ultima volta che sono andata alla Fondation c’era la mostra “Vagabondages” di Sergio Larrain.
E’ questo fotografo cileno ad affermare con termini mistici che “una buona immagine nasce da uno stato di grazia”. L’oggetto del suo primo lavoro sono i bambini abbandonati di Santiago, che riprende anche in un bellissimo video : una banda di ragazzini vagabondi che guadano un canale in città tenendo un cagnolino sulle spalle, scappano perché sono in un terreno di proprietà privata, aspettano mimetizzati nell’architettura urbana. Lavora negli Stati Uniti e in Europa, per poi tornare in Cile. Per un certo periodo fa parte dell’agenzia Magnum, collabora con Neruda e Bolaño, si ritira infine per praticare la meditazione, lo yoga, la scrittura e il disegno. Nelle sue foto ci sono ombre nette e i suoi soggetti sono spesso ripresi dal basso, dalla strada. Nell’ultimo piano della Fondation, ci viene presentato un testo di Sergio Larrain che riunisce testi, disegni e fotografie : la sua cosmogonia personale. Un lavoro che mi ricorda le opere di art brut che c’erano esposte alla Biennale d’Arte di Venezia la scorsa estate : uomini pazzi, o ritenuti tali, che lasciano le proprie memorie, e registrano tutto quello che sanno, la loro verità sulla vita, prima di morire. Ecco alcune frasi scritte da Sergio Larrain che ho ricopiato :
“Art is an approach to the state of satori”
“Entering the present with a craft”
“A culture is a dialogue, we enter it with a project”
“Instant present is the goal”.
Ed era un dicembre liberatorio, come se tutto finisse, o iniziasse.
* “Satori in Paris” è un romanzo di Jack Kerouac
Satori à Paris
Je ne sais pas si cela arrive à d’autres personnes à Paris, mais c’est un sentiment que je ressent souvent, surtout si je prends le métro dans la soirée : la sensation incroyable que je ne sais pas qui je vais rencontrer, je ne sais pas ce qui va se passer pour moi les prochaines heures … j’ai vent d’aller à la rencontre de l’inconnu, je me trouve sur un navire auquel je confie mon bonheur.
Et puis dans le métro il y a les lumières comme dans les fêtes foraines, et sur le train c’est un peu comme voyager sur les autos tamponneuses dans les années 60.
Spécialement le quartier de Montparnasse a toujours une ambiance de fête foraine, grandes roues et autos tamponneuses : un effet produit peut être par les lumières de cafés, les pizzerias, les enseignes du métro, les filles vêtues rétro, les néons de toutes les couleurs. Un après-midi je suis monté sur la Tour Montparnasse au 56ème étage pour un petit salon de livres : il me semblait une croisière, avec de la moquette de partout et une vue incroyable sur les routes perpendiculaires de la ville. Ensuite, je suis allée au Jardin Atlantique au-dessus de la gare Montparnasse, et en face des rails, je me souviens que je me suis ébréché une dent. Je sors de la gare, c’est le mois de Juillet , et la ville me semble Berlin.
Dans ce quartier, je reviens parfois le mercredi soir : c’est la journée des musées de la photographie gratuits ! Deux espaces d’exposition ouvrent leurs portes gratuitement : la Maison Européenne de la Photographie ( métro Saint Paul ) et la Fondation Henri Cartier-Bresson ( métro Gaîté ). La dernière fois que je suis allée à la Fondation, il y avait l’exposition ” Vagabondages” par Sergio Larrain.
Ce photographe chilien affirme en termes mystiques que “une bonne image vient d’un état de grâce”. L’objet de son premier travail sont les enfants abandonnés de Santiago, qui prend également en vidéo : un groupe d’enfants errants qui passe à gué un canal dans la ville tenant un petit chien sur ses épaules, qui fuient parce qu’ils sont dans un terrain privé, qui attendent camouflés dans l’architecture urbaine. Il travaille aux États-Unis et en Europe, avant de retourner au Chili. Pour une certaine période, il fait partie de l’agence Magnum, travaille avec Neruda et Bolaño, il se retire enfin pour pratiquer la méditation, le yoga, l’écriture et le dessin. Dans ses photos il y a des ombres nettes et ses sujets sont souvent prises par le bas, à partir de la route. Au dernier étage de la Fondation, est présenté un album réalisé en 1995 par Sergio Larrain qui réunit textes, dessins et photographies – sa cosmogonie personnelle. Un travail qui me rappelle les œuvres d’ art brut qui étaient exposés à la Biennale d’art de Venise l’été dernier : des hommes fous, ou considérés tels, qui enregistrent tout ce qu’ils savent, leur verité de la vie, avant de mourir. Voici quelques phrases écrites par Sergio Larrain que j’ai copié :
“Art is an approach to the state of satori”
“Entering the present with a craft”
“A culture is a dialogue, we enter it with a project”
“Instant present is the goal”.
Et ce fut un libérateur Décembre , comme si tout se terminait, ou allait recommencer.
* “Satori in Paris” est un roman de Jack Kerouac